François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle, a qualifié mercredi sur RTL de "marché de dupes" la proposition de Nicolas Sarkozy de faire travailler les professeurs certifiés huit heures de plus par semaine — 26 heures au lieu de 18 — pour un salaire relevé de 25%.
"Près de 50% de présence supplémentaire payée 25% (de plus), vous en connaissez beaucoup qui vont accepter ce marché de dupes ?", a répondu le député de Corrèze interrogé sur cette proposition. C’est "un élément d’équivalence un peu déséquilibré", a-t-il dit par euphémisme, "ce n’est ni raisonnable ni acceptable, ni financièrement supportable".
"C’est oublier ce qu’est le travail de l’enseignant qui n’est pas simplement que d’être devant sa classe mais aussi de préparer ses cours, de voir les élèves, d’assurer des travaux pédagogiques, de corriger les copies", a-t-il rappelé.
"C’est ne rien comprendre au métier d’enseignant", a-t-il aussi affirmé. "Il y a là comme une incohérence et c’est le mot qui peut résumer non seulement le quinquennat de Nicolas Sarkozy mais surtout sa politique éducative", a-t-il estimé.
"En plus, j’ai entendu un reniement, un de plus, où il dit sans le dire, il fait parler son entourage, qu’il y aurait la fin du 1 sur 2 (non remplacement pour départs en retraite, ndlr) dans le primaire", a relevé M. Hollande.
Pour lui, "c’est donc qu’il y eu des suppressions de postes et de classes, hélas, qui ont été particulièrement mal ressenties par les parents d’élèves". "Partout où je vais dans le milieu rural et urbain, on me parle des classes qui ferment, des Rased, tous ces soutiens pour les élèves en difficulté rayés de la carte", a déploré le candidat socialiste, soulignant qu’il "mettrait le paquet" sur la maternelle et le primaire.
Concernant une augmentation des rémunérations des personnels, M. Hollade, qui veut créer 60.000 postes sur le quinquennat, a voulu "dire la vérité". "Il y a là des contraintes fionancières qui pèsent sur nous : je veux plus de personnes dans les établissements, plus d’encadrement, plus de lutte contre l’échec scolaire, je ne peux pas me permettre d’annoncer des hausses de rémunération".
Source : AFP